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Excellence scolaire et haut potentiel : attention pas de confusion !

L’excellence scolaire n’est pas forcément synonyme de haut potentiel intellectuel. Et inversement. C’est le message de Caroline Hache, chercheuse en Sciences de l’Education. Elle prévient contre les risques de la surmédiatisation du HPI à l’école. Il peut contribuer à faire tomber d’autres profils qui nécessitent l’attention de l’équipe pédagogique dans l’oubli.



Caroline Hache, Maître de conférences à Aix-Marseille Université (AMU), constate une nette hausse de la présence du sujet des enfants intellectuellement précoces (EIP) à l’école. De la détection, à l’accompagnement en passant par la justification de certains problèmes, le haut potentiel intellectuel (HPI) se retrouve souvent au centre des conversations en milieu scolaire.

« Or, ce profil d’élèves n’est pas le seul à avoir des besoins éducatifs particuliers, prévient la chercheuse en Sciences de l’éducation. Le risque d’une surmédiatisation d’un profil est de faire tomber les autres dans l’oubli. » Caroline Hache cite notamment les « élèves excellents scolairement mais qui ne sont pas à haut potentiel ».

Elle ne nie pas pour autant le « besoin de reconnaissance par l’Education nationale » de la présence d’EIP dans ses établissements. Certains nécessitent notamment des adaptations pédagogiques. L’article L321-4 du Code de l’éducation fait d’ailleurs mention des « élèves à haut potentiel ou manifestant des aptitudes particulières ». Ceux-ci peuvent bénéficier d’ « aménagements appropriés », indique le Code. Leur scolarité peut également s’accélérer en fonction du rythme d’apprentissage de l’élève.

Les professeurs font la distinction

Mais, il devient parfois compliqué, pour les enseignants de distinguer un élève HPI d’un autre qui excelle scolairement. Dans son article, Caroline Hache s’appuie sur les résultats d’une enquête national à destination des enseignants. Elle les interroge sur leur perception de l’excellence. 1 500 professionnels y ont répondu. De cette enquête ressort que peu d’enseignants (environ 1 %) assimilent l’excellence scolaire à la précocité. « La très grande majorité fait donc la différence », conclut la chercheuse.

La plupart des répondants envisage des réponses pédagogiques différentes face à la précocité intellectuelle et à l’excellence scolaire. Beaucoup proposent d’ailleurs une orientation spécifique vers des structures spécialisées pour les EIP. De plus, parmi les répondants, certains insistent sur la diversité des profils d’élèves HPI et en excellence scolaire. « Un élève précoce n’est pas forcément excellent et inversement », résume l’article.

Celui-ci questionne aussi la pertinence des tests de détection du HPI. « En effet, le fait qu’il existe un nombre d’élèves avec un score élevé à ce test qui sont en échec scolaire et d’autres excellents avec un score dans la norme est une information importante », assure Caroline Hache. Elle en arrive ainsi à considérer que le test du WISC « n’est pas infaillible ». Elle ne remet, pour autant, pas en cause son utilité « pour repérer les EIP car il permet de détecter ceux en échec scolaire qui ont un haut potentiel ». En revanche, il s’avère inutile pour l’excellence scolaire « parce qu’il ne l’identifie pas ».

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